Riz paysan et changement climatique

Le dérèglement climatique est une réalité en Casamance, zone d’intervention du projet Initiative pour des Aliments Africains Nutritifs (NAFI) ; qui est porté par le Collaboratif des femmes africaines pour des systèmes alimentaires sains (le Collaboratif) et mis en œuvre en Casamance (Sénégal) dans les districts de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor par l’Association des Jeunes Agriculteurs de Casamance (Ajac/Lukkal) membre du mouvement panafricain des femmes rurales Nous Sommes la Solution (NSS). Il (dérèglement) se caractérise, entre autres, par la modification du régime des pluies, la baisse de la fertilité des sols, la salinisation et l’ensablement des terres arables notamment rizicoles et des sources sous-marines, en particulier dans les zones côtières en raison de la forte dynamique érosive et de l’élévation du niveau de la mer qui fragilisent les conditions d’existence des communautés locales : diminution de la production, perte de la biodiversité et dégradation de la santé humaine avec comme conséquence l’insécurité alimentaire, l’émigration irrégulière ainsi que la raréfaction et la surexploitation des ressources naturelles.
que l’agriculture en Casamance repose sur l’hivernage.  

Pour faire face et s’adapter au changement climatique, les agricultrices optent pour la culture à temps mais également pour les approches et les pratiques agroécologiques : réalisation de diguettes, membrement des parcelles, réalisation de digues de retenue de l’eau et de dessalement (désalinisation et lutte contre l’ensablement) en plus du labour à sillons. Outre le choix des variétés paysannes à cycle court adaptées à la périodicité de l’hivernage, les formations sur les bonnes pratiques agroécologiques, l’utilisation des biofertilisants et des bioprotecteurs naturels ou biologiques mais également l’utilisation de la technique de la biodynamique, elles (agricultrices) pratiquent des systèmes de labour post-récoltes. L’utilisation des bio fertilisants et des bio protecteurs réduisent les heures (temps) de travail dans les rizières grâce à l’équilibre (moins d’herbe et croissance rapide des plantes) que ces intrants apportent. Cette pratique agroécologique permet une longue conservation contrairement aux autres plantes produites avec des intrants chimiques. Le gout, après transformation, ne change pas et le produit s’écoule vite.

N.B : La bio dynamique est une connaissance ancienne basée sur le mois lunaire. Elle s’adosse sur le choix des jours qui sont favorables à la production des plantes, entre autres.